Webmaster éditorial, meilleur ami du RGAA

Le webmaster peut agir sur 60 % des critères du Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA). Son expertise lui permet de repérer les non-conformités et d’agir sur les aspects majeurs en accessibilité : les médias, la structure de l’information, la sémantique HTML des contenus qu’il intègre.

Un webmaster formé à la qualité web peut agir au quotidien sur 5 volets déterminants du RGAA :

1. Distinguer une image décorative d’une image porteuse de sens

Une image est dite décorative lorsqu’elle n’apporte pas d’information supplémentaire par rapport au texte qu’elle illustre. Le RGAA exige qu’elle soit ignorée par les technologies d’assistance. Dans ce cas, le webmaster laisse l’attribut « alt » vide, au niveau de la balise HTML de l’image.

A contrario, une image est considérée comme porteuse d’information dès lors que son absence prive le lecteur d’un contenu non retranscrit par ailleurs dans la page. Dans ce cas, elle doit être accompagnée d’un texte de remplacement (ou texte alternatif). Selon la complexité de l’information qu’elle véhicule, le webmaster y associe une description détaillée qui reprend de façon structurée l’intégralité du contenu de l’image.

2. Vérifier la pertinence des sous-titres des vidéos

Les sous-titres permettent d’accéder au contenu des vidéos malgré l’absence de son. Les plateformes d’hébergement, Youtube en tête, proposent généralement un sous-titrage automatique. Or, il peut arriver que les paroles prononcées dans la vidéo soient mal restituées ou que des fautes de grammaire et d’orthographe s’y glissent. De telles erreurs nuisent non seulement à la compréhension mais aussi à la qualité perçue par les internautes.

Pour y remédier, un contrôle « humain » est indispensable. En cas d’erreur, le webmaster peut :

  • Corriger les sous-titres automatiques directement sur la plateforme d’hébergement.
  • Produire et joindre à la vidéo un fichier au format SRT, contenant des sous-titres bien ficelés et leurs codes temporels.

3. Contrôler les couleurs

Une mauvaise utilisation des couleurs peut représenter un véritable frein pour les utilisateurs présentant un handicap visuel. Pour garantir l’accessibilité des contenus au niveau des couleurs, il faut veiller, en tout premier lieu, à ce que l’information ne soit pas uniquement véhiculée par la couleur. C’est souvent le cas des graphiques, par exemple…

Il faut également veiller aux contrastes :

  • entre le texte et son arrière-plan ;
  • au niveau des composants d’interface (boutons, icônes…) ;
  • entre les liens textuels et le texte environnant.

À noter que le webmaster n’a pas toujours la main sur les couleurs employées dans le site puisqu’elles sont normalement définies dans la feuille de styles. Toutefois, en tant que garant de la qualité web, il peut signaler les non-conformités RGAA au product owner ou aux équipes de développement. En revanche, il est autonome sur le choix et l’intégration des images d’arrière-plan et peut proposer des solutions pour améliorer l’accessibilité des images informatives complexes.

4. Garantir la structure logique des contenus

La structuration des contenus est une autre exigence du RGAA bien connue des webmasters. Il s’agit de hiérarchiser chaque page comme suit :

  • un seul titre de type h1 par page ;
  • un enchaînement logique des titres de type h2, h3, h4… ;
  • ne pas utiliser les balises titres pour mettre en forme un paragraphe ;
  • faire bon usage des balises de listes et de citation.

Sauf exception, le respect de ce critère est généralement à la main du webmaster. Il peut arriver que certains champs de CMS (content management system) empêchent l’utilisation d’une balise titre appropriée. Dans ce cas, le webmaster sera à nouveau le meilleur ami du responsable du site ainsi que des développeurs en leur signalant les limites de l’outil.

5. S’assurer de la pertinence des libellés de liens

Un lien accessible est un lien explicite : son libellé informe sur sa fonction et sa destination. On distingue plusieurs types de liens :

  • les liens textes (les plus courants) ;
  • les liens images (accessibles uniquement au clic sur une image) ;
  • les liens composites (constitués d’une image et d’un texte).

Pour s’assurer de l’accessibilité d’un lien texte, il convient de rédiger un intitulé concis et pertinent. Celui-ci peut être autoportant ou complété par le texte environnant (aussi appelé contexte du lien). Sauf impératif graphique, il faut donc éviter les intitulés de type « Cliquez ici » ou « Lire la suite ». Si la maquette l’impose, l’ajout d’un attribut « aria-label » ou « title » compensera le caractère générique de l’intitulé.

En l’absence de texte, l’intitulé des liens images réside dans l’attribut « alt » de l’image. Cette fois, on n’y décrira pas l’image mais l’objectif du lien.

Enfin, l’intitulé des liens composites correspond au texte combiné à l’alternative de l’image. Dans la majorité des cas, le texte de remplacement de l’image s’avère superflu. Pour faire simple, il est recommandé d’optimiser le texte uniquement. Si l’image apporte une information intéressante pour l’internaute, le webmaster veillera à ce que son alternative textuelle ne soit pas redondante avec le texte environnant.
 

Au-delà de ces 5 axes majeurs, la culture d’un webmaster expert formé à la qualité web lui permet d’intervenir sur de multiples aspects touchant à l’accessibilité : mise en conformité progressive sur un critère précis du RGAA, recommandation et suivi d’évolution auprès de l’équipe technique, transmission des bonnes pratiques aux contributeurs métiers…


Et de votre côté : l’équipe en charge de la publication sur votre site intervient-elle sur tout ou partie de ces sujets ?