Conformité ortho-typo : la check-list du webmaster

Faute d’accord, majuscule ou exposant oubliés… Personne n’est à l’abri d’une coquille passée inaperçue. Mais quand ces erreurs se multiplient dans un même texte, il en va de la compréhension de toute la page. C’est alors au webmaster, dernier maillon de la mise en ligne, qu’il revient de s’assurer de la conformité orthotypographique du contenu.

Il ne suffit pas de mettre en page un contenu pour qu’il soit prêt à être publié. Parmi ses casquettes, le webmaster est intégrateur, garant de la structure éditoriale , mais aussi relecteur-correcteur. C’est lui qui veille au respect des règles orthotypographiques en tenant compte la charte du site sur lequel il intègre.

L’orthotypographie

L’orthotypographie désigne l’ensemble des règles concernant l’orthographe des mots (ortho-) et la façon de les écrire, de les mettre en forme (-typographie). En somme, ces règles donnent le cadre pour écrire un texte correctement, sans fautes et uniformisé. Elles sont donc indispensables pour la bonne lisibilité d’un texte, mais elles sont parfois méconnues ou mal maîtrisées.

#1. Les espaces insécables, grandes oubliées

Parmi les erreurs les plus fréquentes, on retrouve notamment l’oubli des espaces insécables, entre deux mots qui ne doivent pas être séparés en fin de ligne par exemple, ou avant certains signes de ponctuation. Dans le détail, ces espaces doivent toujours être ajoutées :

  • ✅ avant un point-virgule, un point d’interrogation, un point d’exclamation et devant deux points ;
  • ✅dans une citation, après le guillemet ouvrant et avant le guillemet fermant, pour éviter que l’un ou l’autre se retrouve seul sur une ligne ;
  • ✅entre un nombre et son unité : heures, minutes, mètres, kilomètres, etc. ;
  • ✅dans les grands nombres, comme dans 100 000 ou 5 000 ;
  • ✅dans les dates, entre le jour, le mois et l’année (2 janvier 2005).

#2. Majuscules ou minuscules ?

C’est une règle qui paraît simple en apparence, mais qui peut pourtant être trompeuse. Si, de manière générale, l’usage de la majuscule pour les noms propres est bien compris, qu’en est-il des gentilés, des points cardinaux ou encore des adjectifs désignant une nationalité ? Dans les cas suivants, la majuscule est obligatoire :

  • ✅un nom propre ou un nom commun utilisé comme un nom propre (par exemple, l’Homme pour désigner le genre humain et non l’individu) ;
  • ✅un gentilé, à savoir le nom donné aux habitants d’une ville, pays, région, etc. (le Français Bernard Pivot) – mais attention, quand il s’agit d’un adjectif, le gentilé ne prend pas de majuscule (le journaliste et écrivain français Bernard Pivot) ;
  • ✅une population (les Belges, les Italiens…) ;
  • ✅les titres honorifiques utilisés seuls (le Maréchal, le Colonel…) – si le titre est suivi d’un complément, alors il faut utiliser une minuscule (le général Charles de Gaulle) ;
  • ✅les points cardinaux employés comme nom propre (l’Amérique du Nord, la gare de l’Est) ou pour désigner une entité géographique (l’Ouest américain, les pays de l’Est, dans le Sud) – on écrit en revanche « le sud de la France » et les « pays du nord de l’Afrique ».

Autre point important, l’accent sur les majuscules « a pleine valeur orthographique » selon l’Académie française. Sauf mention spécifique dans la charte orthotypographique d’un site, les majuscules doivent donc être accentuées (les États-Unis, l’État français…).

#3. Du bon usage de la ponctuation

Comme pour les majuscules, les règles en matière de ponctuation comportent aussi leur lot de cas particuliers :

  • ✅les listes à puces : si les entrées de la liste à puces s’inscrivent dans la continuité de la phrase introductive, on emploie un point-virgule à la fin et une minuscule au début, mais si à l’inverse, les entrées de la liste à puces correspondent chacune à une phrase indépendante, on emploie alors un point à la fin et une majuscule au début ;
  • ✅les citations : sauf exception propre à la marche typographique d’un site, les guillemets français « » sont la norme, les guillemets anglais “ ” doivent, eux, être utilisés à l’intérieur d’une citation (par exemple, « Emma s’était dite “choquée” par le manque de tact de son frère ») ;
  • ✅les énumérations : après une suite de mots, l’abréviation d’et cetera est toujours suivie d’un point (les chaises, tables, tabourets, etc.) ;
  • ✅les points-virgules : lorsqu’il marque une continuité logique, le point-virgule est placé entre deux parties indépendantes d’une phrase, liées par une même idée ou action (il a préparé tous les documents pour la réunion ; c’est toujours le collaborateur le plus rigoureux.).

#4. Les exposants et indices, petits mais incontournables

Souvent oubliés lors de la mise en forme, les exposants et indices sont des notations typographiques qui permettent d’indiquer des notes de bas de page, des masses atomiques ou encore des abréviations :

  • ✅L’exposant est placé légèrement au-dessus de la ligne de base du texte : 1er, 2e, 3e, km2, 18 °C…
  • ✅L’indice est, lui, placé légèrement en dessous de la ligne de base du texte : CO2, H2O…

Les astuces pour ne rien oublier

Même avec une relecture attentive, une faute bien cachée peut toujours échapper à la vigilance du webmaster. Plusieurs stratégies permettent alors de s’assurer que le texte est irréprochable :

  • procéder à une double relecture par un tiers, parce qu’un œil neuf pourra mieux repérer les erreurs oubliées lors de la première relecture ;
  • s’appuyer sur des guides pour vérifier les points importants, comme le Lexique des règles en usage à l’Imprimerie nationale, texte de référence dans ce domaine ;

utiliser un logiciel de correction, comme ProLexis, pour donner un coup de pouce technologique au savoir-faire humain.