Liens accessibles : l’art d’annoncer la couleur

Les liens sont l’essence même du Web : ils permettent d’accéder aux contenus, de les mailler entre eux, d’actionner des fonctionnalités… à condition d’être optimisés ! Pour ce faire, un seul remède : l’accessibilité !

Des liens accessibles pour les internautes en situation de handicap

Bien entendu, quand on parle d’accessibilité numérique, on pense aux internautes en situation de handicap en tout premier lieu :

  • Les utilisateurs non ou malvoyants n’ont pas une vision globale de la page. Ils ne peuvent pas s’appuyer sur le contexte des liens pour en déduire leur fonction. Des intitulés explicites facilitent grandement leur navigation qui, rappelons-le, se pratique généralement à l’aide d’un lecteur vocal et au clavier.
  • Les utilisateurs présentant une déficience cognitive peuvent être déroutés par une formulation floue, l’ouverture d’un nouvel onglet ou le téléchargement inopiné d’un fichier. Rédiger des intitulés clairs incluant la cible et le comportement des liens permet d’anticiper les interactions et les changements de contexte.

Les autres bénéfices de l’accessibilité des liens

D’autres vertus découlent de l’accessibilité des liens :

  • Des textes d’ancrage variés et signifiants servent la stratégie de netlinking et, par conséquent, le référencement naturel.
  • Des liens rédigés, stylés et intégrés de façon pertinente rendent l’expérience utilisateur plus agréable, ce qui fidélise l’audience et participe de la bonne image de marque.
  • Les liens explicites favorisent la conversion. Cliquer dans l’inconnu, ça peut faire peur ! Alors pour obtenir le clic tant désiré, il est préférable de dire précisément à l’internaute ce qu’on attend de lui !

Qu’est-ce qu’un lien accessible ?

Le RGAA (référentiel général d’amélioration de l’accessibilité) semble répondre facilement à la question : il stipule que chaque lien doit avoir un intitulé, et que celui-ci doit être « pertinent ». Oui mais voilà : cette dernière notion est loin d’être évidente !

Pour goLive, une première façon d’y répondre est de se poser ces deux questions :

  1. Le lien a-t-il sa place sur la page ? Si sa présence est superflue, alors il apparaîtra comme un élément polluant dans le parcours de l’internaute… surtout s’il navigue de lien en lien.
  2. Le lien est-il explicite ? Il doit informer (les humains comme les Googlebots) sur sa destination, sa fonction, le contenu auquel il donne accès…

Explicite, vous avez dit explicite ?

Les liens creux de type « en savoir plus » ou « cliquez ici » sont pauvres sémantiquement. Ils ne donnent aucune indication aux internautes, assistés ou non, et ne servent en rien le référencement. Voici un exemple typique de cette mauvaise pratique :

Les objectifs du Référentiel général d’écoconception de services numériques (RGESN) sont de réduire la consommation de ressources informatiques et énergétiques et la contribution à l’obsolescence des équipements. En savoir plus.

En positionnant le lien sur des mots utiles, on s’assure que l’internaute assisté sera informé de la destination du lien au moment où le lecteur vocal le retranscrira et on renforce les signaux de pertinence pour les moteurs de recherche également :

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Les objectifs du Référentiel général d’écoconception de services numériques (RGESN) sont de réduire la consommation de ressources informatiques et énergétiques et la contribution à l’obsolescence des équipements.

Au-delà de l’aspect éditorial, deux leviers permettent de viser la conformité RGAA (référentiel général d’amélioration de l’accessibilité) : le style et l’intégration HTML. En effet, les liens doivent se différencier graphiquement du texte courant (soulignement, couleur) et s’accompagner d’un avertissement en cas d’ouverture d’une nouvelle fenêtre.

Garantir l’accessibilité des liens au long cours

Pour faciliter l’intégration des liens dans la durée, rien de tel que d’établir des règles et de les figer dans un document de référence. On y décrira la structure des intitulés selon leur type en distinguant, par exemple, les liens menant vers les espaces privés de ceux qui mènent vers une rubrique, un sous-domaine ou bien encore un site externe.

Exemple de lien vers un document

Les liens ouvrant un document mentionneront la nature, le titre, le type et le poids de la ressource :

On y adjoindra un aria-label, un title ou bien encore une icône/image prévenant en plus de l’ouverture dans une nouvelle fenêtre.

Pour répertorier les types de liens présents sur un site, définir les principes rédactionnels et garantir la bonne intégration des liens au long cours, le webmaster éditorial est l’intervenant de premier choix ! Il a connaissance de l’ensemble des contenus du site, connaît les limites de l’outil d’édition et maîtrise les règles d’assurance qualité web.

De plus, son œil graphique, sa plume et son sens de l’ergonomie lui permettront d’être pertinent, respectueux du RGAA, attentif au SEO et à la performance globale du site.

Quand faut-il s’attaquer à l’accessibilité des liens ?

Dans la mesure du possible, la phase de conception est le meilleur moment pour poser les principes rédactionnels et d’intégration des liens. Mais il n’est jamais trop tard pour adopter de bonnes pratiques !

Si l’on a loupé le coche, il reste possible d’harmoniser et rendre accessibles l’ensemble des liens d’un site en découpant le projet par lots : en traitant les pages les plus visitées en priorité, par exemple. Mais il faut alors une force de frappe. Chez goLive, nous avons l’habitude de prendre en charge de tels chantiers, en nous assistant notamment de puissants outils de révision de l’ensemble des liens d’une rubrique ou d’un site entier.