Hugo, chef de projet webmastering : « un vrai métier de passion »

« Le webmastering, c’était dans les années 2000, non ? ». À première vue, ce terme peut effectivement paraître désuet… Et pourtant, spoiler alert : oui, le métier de webmaster existe toujours, mais il a énormément évolué, comme l’explique Hugo, chef de projet webmastering chez goLive.

En quoi consiste ton job aujourd’hui ?

En tant que chef de projet webmastering, je suis la principale interface entre les clients et les goLivers : je reçois la demande, définis les priorités avec le client et la confie à un membre de l’équipe ou m’en occupe moi-même. Comme un pilote, je prépare et opère le décollage (la demande client), puis je m’assure que le vol se déroule bien (la réalisation de la demande) jusqu’à l’atterrissage (la livraison du projet).

Avais-tu des a priori sur ce métier ?

Ayant une formation de graphiste et directeur artistique multimédia, je n’étais pas spécialement destiné à ce métier.  Le mot « webmaster » m’inspirait l’image d’une personne qui tape des lignes de code et qui résout des problèmes techniques complexes. Puis chez GoLive, j’ai commencé à intégrer des contenus aussi bien textuels que visuels (ceux que je créais). La satisfaction de faire aboutir moi-même un travail que j’avais initié a commencé à me plaire. Finalement, c’est devenu un vrai métier de passion.

Comment définirais-tu le champ d’action d’un webmaster aujourd’hui ?

Dès la réception de la demande client, il faut se plonger dans le besoin, comprendre ce qui est attendu, définir ensemble la ou les solutions et lancer la mise en œuvre. La dimension conseil est primordiale : c’est là qu’on apporte notre valeur ajoutée. Il s’agit de guider le client vers la qualité, lui présenter les bonnes pratiques Web et l’aider à affiner sa demande si nécessaire.

Puis on passe à la réalisation, qui nécessite un véritable travail et esprit d’équipe. Les compétences de chacun doivent être prises en compte. Mon œil graphique, par exemple, me permet d’être critique et exigeant sur les mises en page. Je peux ainsi faire des propositions d’illustration pour habiller au mieux la page d’un site.

Quelles sont les compétences requises pour occuper ce poste ?

Selon moi, avoir un grand sens de l’organisation est indispensable pour arriver à gérer des plannings, livrer dans les temps, superviser une équipe… Le tout avec une touche d’humour, car oui, l’ambiance de travail est tout aussi importante pour moi.

Autre aspect non négligeable, il faut constamment se maintenir « au niveau ». Ce qui veut dire garder à l’esprit les bonnes pratiques et suivre leur évolution, d’autant plus dans ce secteur qui a la particularité d’être très mouvant.

Si tu devais donner envie à quelqu’un de se lancer dans le métier de webmaster, de quelle expérience marquante lui parlerais-tu ?

Je me souviens qu’une de mes premières missions en tant que webmaster a été d’intégrer tous les contenus santé sur ameli.fr, le site de l’Assurance maladie. Aujourd’hui encore, j’oriente mes proches vers ce site de référence… sans oublier bien sûr de préciser que j’ai contribué à sa mise en ligne !

Nous avons aussi la chance de travailler avec de grands comptes, comme EDF, RTE, l’ADEME ou encore le Centre des monuments nationaux. C’est une grande fierté pour moi d’avoir réussi à nouer un lien de confiance avec ces clients.

Penses-tu que le métier va encore évoluer ?

Les technologies sont en évolution constante et de plus en plus rapidement. Nous devons nous adapter à ces changements pour garder la main sur ce métier et proposer quelque chose d’authentique. L’intelligence artificielle, par exemple, est une avancée considérable, mais je pense qu’elle doit être contrôlée et encadrée pour que ça ne devienne pas l’unique solution à une demande. Rien ne vaut la création « artisanale », celle qui vient de la matière grise d’un humain.

Notre façon d’utiliser le Web et de l’alimenter connaît aussi de profonds bouleversements. Il faut continuer à inclure toutes les personnes qui composent notre société en facilitant l’accès à toutes et tous. C’est pourquoi l’accessibilité numérique doit être un combat de tous les jours. De même, notre métier pose des questions environnementales que nous devons prendre en compte. Pour résumer, un esprit sain, dans un corps sain ; un site sain, dans un Web sain.